Le métier de tonnelier

Le métier de tonnelier

Les professionnels et fabricants vous le diront : de la qualité des fûts de chêne, dans lesquels vieillissent les eaux-de-vie, dépend la qualité du Cognac. Car c’est au contact du bois que les eaux-de-vie, distillées dans les alambics charentais, prennent leurs teintes et développent leurs arômes. Une alchimie complexe qui requiert l’expertise des tonneliers.

 

Sélection et connaissance des bois mais aussi du fer et du feu pour l’assemblage des fûts ou tonneaux, les tonneliers secondent les vignerons et les fabricants de spiritueux dans l’élaboration et le vieillissement de leurs breuvages précieux. Un métier ancestral que perpétue une centaine d’entreprises, notamment dans la région de Cognac.  

 

La naissance du métier de tonnelier 

Inventé par les Gaulois, le tonneau est utilisé en Europe depuis plus de 2 000 ans pour stocker des grains, des salaisons mais aussi des liquides tels que le vin, l’eau, la bière grâce aux techniques des tonneliers pour étanchéifier ces récipients. 

Appelés historiquement « charpentiers de tonneau », « tonloiers » ou « barilliers », les tonneliers fabriquaient et réparaient les fûts en bois permettant l’élevage des vins et des alcools. Au Moyen-Âge, les rois disposaient parfois de leurs propres tonneliers, chargés d’entretenir les barils et assurant la fonction d’échanson (officier chargé de servir à boire à un roi ou à toute autre personne de haut rang). Déjà réunis en corporation au IXe siècle, les tonneliers se virent confirmer leurs statuts propres par Charles VII de France en 1444.

 

Aujourd’hui, le tonneau est principalement utilisé pour l’élevage du vin et des eaux-de-vie en fûts de chêne.

Tonnelier : l’art de sélectionner les bois pour sublimer les eaux-de-vie de Cognac 

On attribue fréquemment, et à juste titre, la qualité du cognac à une multitude de savoir-faire : vinification, distillation, assemblage, vieillissement… Le métier de tonnelier fait partie intégrante de cette alchimie. En effet, les eaux-de-vie, qui vieillissent à l’abri des chais, s’approprient les caractères du bois des barriques qui leur confèrent leurs nuances aromatiques. En sélectionnant les chênes qui serviront à la confection des fûts, le tonnelier participe donc à la qualité du produit final. 

 

Le bois de chêne, utilisé pour la fabrication des fûts, est issu principalement des forêts françaises. Un héritage conservé depuis le XVIIe siècle, période à laquelle Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV fît planter des forêts de grands chênes dans l’Allier (forêt de Tronçais) et dans le Limousin pour les besoins de l’industrie maritime. Cette essence d’arbre, par tradition et de par ses propriétés, est toujours utilisée pour la fabrication des fûts destinés au cognac. Le tonnelier choisit un bois au grain plus ou moins fin, en fonction des propriétés qu’il souhaite donner à la barrique.

 

Tonnelier : une maîtrise de toutes les étapes de fabrication des fûts en bois 

Le tonnelier démarre la fabrication des fûts par l’usinage des merrains (morceaux de chênes fendus), qui seront séchés à l’air libre, préalablement, pendant au moins 2 ans. Ces merrains sont ensuite façonnés à la main pour obtenir des douelles qui forment le corps du tonneau. Le futur tonneau est ensuite chauffé et humidifié pour assouplir le bois, puis cintré avec le bâtissoir et assemblé avec des cercles de fer. Certains tonneliers effectuent le montage de la barrique selon un savoir-faire classé à l’UNESCO, appelé « mise en rose » : le tonnelier assemble en cercle toutes les douelles sans clou ni colle et les maintient grâce à des cercles de métal.

 

Puis, le tonnelier procède au bousinage, qui consiste à “brûler” de façon plus ou moins intense l’intérieur du fût. Cette étape permet de moduler les caractères et les arômes que le bois transmettra au cognac. Enfin, le tonnelier insère les fonds, perce la bonde (bouchon) et vérifie l’étanchéité du fût. Une fois tous les contrôles qualité effectués, la barrique est prête et peut être signée (au laser).

 

Même si quelques tonnelleries automatisent certaines tâches, le tonnelier exerce une activité artisanale, dont les techniques restent immuables. Une centaine d’entreprises et quelques grandes maisons perpétuent ce savoir-faire français exporté dans le monde entier.

 

Découvrez, ci-dessous, les principales tonnelleries de la région de Cognac en Charente

 

 

Aux portes des vignobles de la Charente, dans le département de la Charente-Maritime, d’autres tonnelleries proposent leurs savoir-faire traditionnels et artisanaux